Connexion à une base

L'objet de ce dernier paragraphe consacré à la présentation de l'API Servlet est de balayer les différentes techniques, récentes et moins récentes, qui permettent d'obtenir une connexion à une base de données lorsque l'on est dans une application Web.

Toutes ces techniques sont construites sur JDBC, et commencent par établir une connexion ou une source de données (datasource). On retrouve donc les mêmes éléments que pour l'établissement classique d'une connexion à une base de données :

Comme nous allons le voir, le code technique d'établissement de la connexion peut être écrit explicitement dans une servlet, de différentes manières, ou être exécuté par le serveur Tomcat (ou autre), qui va ensuite l'exposer à notre application. Il faut bien sûr que le JAR qui contient notre driver JDBC soit disponble, soit dans le répertoire WEB-INF/lib de notre application, soit dans le répertoire lib de Tomcat.

Se connecter manuellement consiste à écrire le code classique de connexion JDBC à une base de données dans une servlet. On peut imagine de le faire de deux manières.

Cette deuxième approche est meilleure, et à même constitué un pattern durant un certain temps. Voyons un code possible pour cette méthode init().

Les paramètres db-url, db-login et db-passwd sont écrits dans le fichier web.xml, ce qui permet de pouvoir les modifier sans avoir à recompiler notre application.

La connexion est ensuite attachée au contexte application. Elle devient donc disponible auprès de toutes les servlets de notre application. Une fausse bonne idée consisterait à enregistrer cette connexion dans un champ statique.

Comme un serveur est censé charger les servlets dans l'ordre dans lequel elles sont déclarées dans le fichier web.xml, il suffit de mettre la servlet qui sait se connecter en premier pour garantir que toutes les servlets pourront lire cette connexion. On peut même, ultime raffinement, ne pas associer cette servlet à une URL. Cette servlet est donc "borgne", on ne peut pas faire de requête dessus, son seul rôle consiste à établir cette connexion.

En fait, cette méthode n'est guère meilleure que la première, même si elle peut paraître plus séduisante.

Effectivement, écrite de cette façon, elle ne crée qu'une unique connexion, que vont devoir utiliser toutes nos requêtes. Dans certains contextes, il serait plus sûr de créer une réserve de connexions, de façon à mieux gérer les montées en charge.

Mettre un pool de connexions plutôt qu'une connexion unique serait donc meilleur, d'autant qu'un pool permettrait de gérer aussi le cycle de vie de ces connexions : notamment retirer les connexions mortes, et les remplacer par d'autres.

Mais il reste tout de même un problème, dans le cas d'un serveur en cluster. Dans ce cas les contextes doivent être transmis de nœud en nœud, et les objets attachés à ces contextes doivent être sérialisés. Les objets de connexion ne sont pas sérializables, cette solution ne supportera donc pas le clustering.

D'une façon générale, cette méthode convient aux anciennes installations, ou code legacy, mais ne doit plus être utilisée.

Cette dernière méthode est celle qui doit être utilisée dans le cadre de l'utilisation d'un serveur de servlets, type Tomcat ou Jetty. Des variantes plus efficaces sont disponibles dans les serveurs JEE complets.

Elle consiste à déclarer une datasource au niveau de l'application web, et de la lire par requête JNDI dans les servlets qui ont besoin de se connecter à la base.

Dans le cas de Tomcat, la déclaration de cette source de données peut se faire dans le fichier META-INF/Context.xml de l'application web, comme suit.

On reconnaît les différents éléments constitutifs d'une connexion JDBC : le nom du driver, l'URL de connexion, l'identifiant de connexion et le mot de passe.

Cette ressource possède un nom : jdbc/tp-servlet. C'est par ce nom logique que l'on va pouvoir lire cette ressource de l'intérieur du code d'une servlet.

Enfin, on remarque quelques paramètres techniques, propres au gestionnaire de réserve de connexions utilisé par Tomcat : DBCP.

Il ne nous reste plus qu'à demander une connexion à ce pool une fois dans notre servlet.

Le code qui précède peut être appelé d'une méthode doGet(). La connexion qu'il obtient est beaucoup plus sûre que dans les exemples des paragraphes précédents :

Cette méthode supporte parfaitement la clusterization : en cas de distribution de notre application sur plusieurs nœuds, Tomcat créera un pool de connexion par nœud, il n'y aura donc aucun problème de mauvaise transmission d'une connexion d'un nœud à l'autre.

Enfin, cette approche est supportée par JSTL et JSF. Une requête SQL écrite en JSTL peut parfaitement s'adresser à une telle ressource.