La 42, une école pour l’avenir ?

L’ouverture de cette nouvelle école de développeurs ne t’aura pas échappé, cher et précieux lecteur, tant aura été fort le battage médiatique autour de son annonce par son fondateur, Xavier Niel, connu d’ailleurs pour le caractère tonitruant de ses annonces. Tant de publicité autour de cette école en particulier, ne peut paraître qu’assez suspect. Nous avons eu plusieurs réactions sur le web, et je voudrais apporter la mienne. Tant de prétention de ma part va peut-être te mettre mal à l’aise précieux lecteur, mes excuses pour cela.

Une belle opération de com

Par quoi tout cela a-t-il débuté ? Un événement médiatique, une conférence de presse d’une petite heure, disponible sur Dailymotion ici. Show à l’américaine, un peu de boum-boum pour accompagner l’arrivée des stars sur la scène, des photographes, des applaudissements.

Comment cette conférence est-elle construite ? De façon très classique et très simple.

  • Une introduction, qui explique que l’on manque de talents dans le développement en France, qui stigmatise le retard de la France dans l’économie numérique, qui constate que les pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, et qu’il est inutile de même penser travailler avec eux pour combler ce retard. On énonce des états de fait sans les montrer, on expose des statistiques sans les analyser, et sans citer les sources précises. Pas la peine de prendre le temps d’argumenter, « tout le monde sait bien » que tout cela est vrai. 
  • Une première partie, qui constate l’état de délabrement de l’enseignement supérieur public, qui constate que seuls les enfants des familles aisées accèdent à l’enseignement supérieur, et qui amène l’idée du besoin d’une « révolution » dans le système éducatif. Là encore tout va très vite, destiné à un public que l’on sait zappeur. On stigmatise les grandes écoles sur leur manque d’effort pour accueillir les boursiers (c’est en fait très mal connaître le sujet), on explique que derrière la France « il n’y a plus que la Nouvelle-Zélande ». Dans quel classement ? C’est un peu flou, de toute façon l’important est la : « tout le monde sait bien » que l’on est à la traîne.
  • Une deuxième partie qui présente très rapidement ce qu’est la 42, son cursus, ses objectifs de formation, ses locaux et son mode de fonctionnement. Un cursus en « trois ans peut-être cinq », des objectifs de formation clairs : « former les futurs génies de l’informatique », des locaux magnifiques, dans le 17ème arrondissement de Paris, équipés de ce qui se fait de mieux en matière d’ordinateur personnel (à condition d’aimer Apple) et de connexion Internet. Quelques indications aussi sur la pédagogie « à base d’apprentissage auto-organisé et de projets ». Des cours à la 42 ? Quels cours ?

Le tout se termine par une séance de questions / réponses.

Au final peu d’informations réelles : la 42 ouvre, a besoin de suffisamment de candidats pour écrêmer les tous meilleurs, c’est une formation révolutionnaire car « on a besoin d’une révolution dans l’enseignement supérieur », c’est « tout sauf une école », sans aucun doute ça sera de là que sortiront les tous meilleurs informaticiens français.

Et après tout, pourquoi pas ?

Des idées simples

Vraiment très simples ! Tellement simples, que cela en devient même suspect ! Car si une vidéo de Ken Robinson montrée en exemple durant la conférence se termine sur une phrase sur la tyrannie du sens commun, c’est bien cela que nous servent les quatre intervenants de cette communication. Durant toute cette conférence  on est dans le « tout le monde sait bien que ». Pour l’analyse fine des problèmes, un peu de raisonnement, voire d’intelligence, on repassera. Il est facile d’accumuler les poncifs, un peu moins de les expliquer, et de proposer des solutions à un problème que personne ne nie.

Et pourtant, avant d’aller passer 3 ans dans ce qui n’est « surtout pas une école mais une formation », un peu d’information ne serait pas de trop.

Une inscription et des tests surprenants

Surprenants car l’inscription demande que l’on indique ses nom, prénom, âge, adresse électronique (rien que de bien classique), et numéro de portable, le tout sans aucune déclaration de confidentialité, ni aucune page concernant l’utilisation de ces données personnelles. Suit une première série de tests (42 questions), sorte de fourre-tout qui va de l’actualité politique présente et passée, à la chanson moderne, en passant par la porno culture. Il y a aussi quelques questions sur la motivation personnelle (une petite case pour répondre à la question « Pourquoi voulez-vous entrer à la 42 »).

Suit ensuite une série de tests un peu curieux, de différentes durées (de 10mn à 4h), pour lesquels il faut prendre rendez-vous en ligne. À l’issue de ces deux séries on peut être sélectionné pour passer l’épreuve de la piscine : un mois durant l’été à bosser 15h par jour en groupe sur des projets informatiques. Je crois que même la grande distribution d’impose par un rythme de travail aussi délirant.

J’ai fait l’inscription (j’ai dû mentir sur mon âge, car la limite est 30 ans), une partie des tests, mais pour la piscine, je serai en vacances. Et je ne sais pas comment mon numéro de portable sera utilisé, quelque part ça me gêne un peu. Est-ce vraiment bien légal, tout ça ?

Une pédagogie innovante

Ou en tout cas affichée comme telle. Elle tient en plusieurs idées simples : refus de la pédagogie traditionnelle, pédagogie collaborative, « 2.0 », construite sur le modèle du « peer to peer ». Car oui, nos quatre larrons nous le disent : un groupe auto-organisé est capable de résoudre tous les problèmes. Ha oui ?

De quoi cette pédagogie traditionnelle est-elle faite, qui ne doit surtout pas être repris ?

Tout d’abord de l’idée de hiérarchie. Refuser la hiérarchie est, pour la 42, une fin en soi. Cette hiérarchie se manifeste par deux choses : l’imposition d’un mode d’apprentissage, et l’imposition des horaires (sic). Cet exemple des horaires est très révélateur : pour nos quatre compères, imposer des horaires, c’est une privation de liberté, une entrave à l’épanouissement personnel, et au développement de sa propre créativité.

Je ne crois pas. Imposer des horaires, c’est imposer une hygiène de vie, que les entreprises réclament. Pourquoi ? Parce que dans le monde professionnel, on ne travaille jamais seul, et que l’on a besoin de rencontrer ses collaborateurs. Et que le temps et l’espace sont ainsi faits que pour se rencontrer, il vaut mieux être au même endroit au même moment. Ce point est d’ailleurs en contradiction avec ce que nos quatre larrons affirment plus tard : la 42 se fonde, nous disent-ils, sur le travail en équipe. Si ce travail en équipe doit avoir lieu, il vaut mieux que les personnes soient présentes en même temps. Non ?

D’après les fondateurs de la 42, l’idée de transmettre des savoirs d’une personne qui les connaît à des personnes qui ne les connaissent pas est absurde. Il vaut mieux laisser les étudiants auto-organisés aller chercher le savoir par eux-mêmes « sur Google ». Leur indiquer où ce savoir se trouve, de les aider à trier ce qui, sur l’Internet (j’aime mieux que « sur Google »), constitue une source fiable auprès de laquelle on peut effectivement apprendre et s’élever, et ce qui n’est qu’élucubrations, publiées un soir de beuverie par un quelconque énergumène, c’est vieux jeu, et cela pourrait tuer leur créativité. S’il suffisait de taper des requêtes « sur Google » pour devenir savant, ça se saurait.

Ces petites phrases lapidaires qui ponctuent cette conférence de presse sont perverses, car elles laissent supposer que les modes éducatifs en vigueur après le bac ne sont là que pour étouffer l’esprit créatif des étudiants, que les horaires sont des brimades, et que transmettre un savoir ne constitue qu’une forme raffinée d’autoritarisme.

Soyons sérieux, peut-on penser un instant que sans apprentissage auprès d’un expert, un groupe de jeunes, quelles que soient leurs motivations individuelles, et même armés des meilleurs moteurs de recherche et des meilleures connexions Internet, peut, par lui-même et en trois ans, reconstituer un savoir que l’Humanité a mis 5000 ans à accumuler ? Depuis 5 siècles les grandes bibliothèques conservent le savoir, accessibles alors à une poignée d’étudiants et leurs professeurs. Aujourd’hui l’Internet permet une diffusion sans précédent de ce savoir. Mais cela rend-il obsolète ce modèle de transmission de savoir d’un expert à des étudiants ? N’est-ce pas ce modèle qui permet aux sciences et aux arts de progresser, et de nous amener les objets extraordinaires qui peuplent aujourd’hui notre quotidien ? Grâce à ce modèle pédagogique tant décrié, les théories d’Einstein sont enseignées en terminale, moins d’un siècle après leur découverte. Le modèle auto-organisationnel prôné aurait-il permis un tel résultat ?

Je m’interroge franchement sur le fond réel de ce discours convenu qui consiste à dénigrer l’existant pour élever son propre projet. Non, ce n’est pas parce que l’on dresse un constat d’échec pour l’Université que la 42 sera une bonne formation. Ce fond réel n’est-il pas d’attirer la lumière sur ce projet par quelques phrases iconoclastes (et à raison, l’Internet donne la prime à l’iconoclasme), car le premier besoin est que la 42 soit connue, et que des jeunes aillent s’inscrire sur son site.

Les méthodes pédagogiques appliquées à l’Université sont sans aucun doute à améliorer. Même si je n’aime pas le mot « révolution », l’arrivée de l’Internet en constitue une, et est un paramètre majeur à prendre en compte dans cette amélioration. Ni les étudiants actuels, ni leurs professeurs, n’ont attendu Xavier Niel pour en faire le constat, et en tirer les conséquences. De là à penser que l’Humanité n’a plus besoin de leaders de pensée, scientifique ou artistique, est une absurdité toxique.

Des connaissances inadaptées aux besoins

La première phrase qui met tout le monde d’accord est : « l’enseignement de l’informatique en France ne satisfait pas les entreprises ». Je ne doute pas que le groupe réuni autour de Xavier Niel, soit bien placé pour émettre cette opinion. Il se trouve que les enseignants en informatique (dont je fais partie) de ces filières observent, année après année, que les entreprises s’arrachent ces étudiants. D’autres entreprises que celles présentes sur le plateau doivent bien, malgré tout, leur trouver des qualités… J’ai peur que cette opinion qui est la leur ne soit que cela : une opinion.

Les méthodes pédagogiques présentées sont « révolutionnaires » : l’auto-organisation, le travail en groupe, la recherche personnelle. En fait pas tant que ça. Plusieurs expériences de ce type ont été tentées, dans différentes filières, à différents niveaux, et ce depuis une cinquantaine d’années. Toutes n’ont pas rencontré le succès, la plupart se sont arrêtées.

Et puis il y a les « petites phrases », indispensable exercice de toute communication institutionnelle. « À l’université quand un travail est fait à deux, on appelle ça tricher ». Bien vu. C’est percutant, c’est assez drôle, on va pouvoir se le répéter sur Twitter et Facebook. Il se trouve que oui, à l’université (et dans beaucoup d’autres endroits) quand on demande à un étudiant un travail personnel, comme un examen sur table, et qu’il le fait à deux, il triche, parce qu’il ne respecte pas la consigne indiquée. Tricher ce n’est pas travailler à deux, c’est ne pas respecter une règle. La petite phrase est un amalgame. Triste.

La valeur du travail personnel existe : le cheminement vers de meilleures connaissances, quel qu’en soit le domaine, doit se faire à plusieurs, mais l’acquisition de ces connaissances est une affaire personnelle. Et à un moment, il faut bien évaluer ce que chaque étudiant a acquis comme connaissances, personnellement. Une entreprise recrute des individus, pas des binômes.

Un programme pour le futur

Au-delà des méthodes pédagogiques présentées, il se trouve également un programme d’enseignement, disponible sur le site de la 42. J’observe que, malgré toutes les critiques déversées sur l’université, la 42 en adopte tout de même quelques méthodes. Ce programme publié a au moins un premier avantage : on peut le lire, et un second : on peut le critiquer.

La première idée qui me vient à l’esprit : tout comme l’enseignement supérieur traditionnel, l’enseignement est divisé en « crédits ». Encore une bonne vieille méthode de l’université qui a finalement passé la barrière. Se posent pour moi les questions suivantes.

  • Comment ces crédit sont-ils acquis ? Suffit-il d’assister aux cours ? Non, il n’y a pas de cours. De rendre ses projets alors ? Y a-t-il une évaluation de la qualité du travail, un rapport, une soutenance ? Par qui est-elle faite ?
  • Que se passe-t-il si, pour un module, les crédits ne sont pas acquis ?
  • Que se passe-t-il si, en fin d’année, je n’ai pas acquis tous les crédits ? Si je n’ai acquis aucun crédit ? Suis-je viré ? Puis-je redoubler ? Si j’ai acquis une partie des crédits, puis-je redoubler en conservant les modules que j’ai validés l’année précédente ?

Je ne doute pas que ces questions ont déjà leurs réponses, je regrette simplement de ne pas les trouver sur le site de la 42.

La deuxième idée qui me vient à l’esprit est de comparer le volume relatif des enseignements les uns par rapport aux autres. Je pars de la supposition (là encore, plus de précisions sur le programme seraient bienvenues) qu’un crédit représente à peu près le même volume horaire, quelle que soit la matière. Chaque année d’enseignement représente environ 75 crédits, ce qui est cohérent avec mon hypothèse. Et là une première chose me saute aux yeux : la faible part de l’anglais dans le cursus. L’anglais représente 3 crédits sur 75, soit, à peine 2h par semaine. Comment peut-on penser former des informaticiens sans un solide niveau d’anglais technique, indispensable pour pouvoir lire l’immense majorité de la documentation, imprimée ou sur Internet ? Qui plus est dans une école qui utilise cette méthode pédagogique, se fondant sur l’accès personnel à la documentation « sur Google » ?

Enfin la troisième idée, probablement par déformation professionnelle, me pousse à analyser le contenu du programme en lui-même. Que trouve-t-on dans cet enseignement (purement technique d’ailleurs) exactement ? Un programme vieillot, un ensemble surgonflé par des techniques obsolètes, quasiment rien sur les techniques de travail actuellement utilisées en entreprises. 6 malheureux crédits répartis sur deux ans sont consacrés aux technologies Java ou .NET, ce qui représente une dizaine d’heure par an, une vingtaine en tout. Franchement, comment peut-on proposer un programme aussi misérable après avoir servi un discours aussi péremptoire que celui qui nous a été servi ?

Je ne parle évidemment pas de l’absence totale d’enseignement dans les matières fondamentales. Pourtant « apprendre à apprendre », nos jeunes vont en avoir besoin tout au long de leur vie, probablement encore plus que leur aînés. Comme le répète Michel Serres : les techniques enseignées aujourd’hui dans les formations supérieures n’existaient pas lorsque ceux qui les enseignent étaient eux-mêmes étudiants. Cette situation ne changera pas, les connaissances technologiques acquise en école ou en université seront obsolètes dans moins de 10 ans, et les personnes qui ne seront pas capables de se mettre à la page se retrouveront vite sur le bord du chemin. Parmi elles, celles qui pensent qu' »apprendre à apprendre » ne consiste qu’à savoir taper une requête « sur Google » risquent d’en être pour leurs frais.

L’illusion de la gratuité

La gratuité a un coût. Ce n’est pas parce que l’on installe un module sous licence libre dans un projet que son coût est nul. Sa maintenance, le déploiement de ses patches, les éventuelles modifications que l’on devra y apporter, tout ceci coûte de l’argent.

La 42 est gratuite, la première question que l’on peut se poser est : quel est son coût ? Et pour cela, il suffit de regarder quelles sont les dépenses d’un étudiant inscrit dans une université ou école française (d’ailleurs très peu chère si elle est publique). Le logement vient probablement en tête, le transport, les frais de la vie quotidienne : tout ceci doit être payé. Le système de bourse peut aider les étudiants, mais les jeunes qui s’inscriront à la 42 pourront-ils en bénéficier, dans la mesure où la 42, par choix, ne se place pas dans les établissements d’enseignement supérieurs reconnus par l’un ou l’autre des ministères ? La 42 est située dans Paris intra-muros, quid du logement des jeunes qui iront suivre ses enseignements ? Sera-t-il à charge des familles ?

Et bien d’autres incohérences encore…

Les incohérences ne manquent pas dans le projet présenté, comme par exemple les locaux. Gardons présent à l’esprit que la 42 prévoit d’accueillir 1000 étudiants par an, et que le cursus dure 3 ans. Même si une quatrième et une cinquième année sont envisagées, rien aujourd’hui ne permet de penser qu’elles auront bien lieu. Donc 3000 étudiants fréquenteront à terme cette école, et devront se partager sa surface de … 4200m2. Chaque étudiant aura-t-il vraiment son propre poste de travail dans ces locaux, à toute heure du jour et de la nuit ? Comment penser que cela est possible ? Et ce poste de travail, le haut de gamme « Mac » promis, comment permettra-t-il les enseignements en administration de réseau Windows, inscrits au programme de la deuxième année ?

Pour en finir

Car ce billet est bien long. Le constat qui est fait par Xavier Niel et ses trois compères est sans doute assez juste. Mais la réponse qu’il y apporte est-elle la bonne ? Et après tout pourquoi pas ?

Durant la conférence, il est fait allusion à une personne, ancienne vendeuse de hamsters (vendre des animaux de compagnie est-il un sous-métier ?), qui après un cursus construit sur ce modèle est maintenant une développeuse de haut niveau. J’espère que cela l’a rendu heureuse ? Cela me traverse l’esprit, et j’en viens à me demander si les premières promo de la 42 ne seront pas composées de ça, précisément : des hamsters. De ceux sur lesquels on fait des expériences. Je ne voudrais pas en être.

Références

La conférence de presse : http://www.dailymotion.com/video/xyhn5k_conference-de-presse-lancement-de-42_school

Le programme de la 42 : http://www.42.fr/wp-content/uploads/2013/03/programme-42.pdf

Conférence de Michel Serres : http://www.youtube.com/watch?v=ZCBB0QEmT5g

Conférence de Ken Robinson : http://sirkenrobinson.com/?p=595

6 réflexions au sujet de « La 42, une école pour l’avenir ? »

  1. Je partage votre point de vue sur les discours alarmistes de m Niel, les rhytmes délirants ainsi que sur l’illusion de la gratuité. Par contre je pense que cette offre a sa place dans l’offre actuelle d’enseignement en informatique. Combien d’étudiants terminent dans des boites privées chères par manque de place dans le public ? Sont ils tous de mauvais ingenieurs, je ne pense pas. On a le choix entre des facultes ou pratiquement aucune admission apres le bac n’est possible et des ecoles d’ingenieurs publiques élitistes et qui ne forment pas toujours les meilleurs, car peu importe l’interet pour la matiere seuls les dossiers scolaires comptent et dans les lycées il n’y a pas d’informatique du tout…
    Donc le personnage est deplaisant mais on a l’habitude, par contre l’idee va faire son bonhomme de chemin et sera en concurrence avec supinfo, epitech, etc.

  2. Merci Ben pour ta réaction. Juste une précision : « des facultés ou pratiquement aucune admission après le bac n’est possible ». L’entrée en université est un droit en France, dès l’instant qu’on a un bac en poche, quel que soit ce bac.


  3. José:

    Merci Ben pour ta réaction. Juste une précision : “des facultés ou pratiquement aucune admission après le bac n’est possible”. L’entrée en université est un droit en France, dès l’instant qu’on a un bac en poche, quel que soit ce bac.

    Oui cela est vrai à bac+0, a condition d’avoir le bon bac (lire pas un bac techno). Pour avoir tenté d’entrer dans plusieurs facs en adminission parrallèle MIAGE niveau L3, c’est une a deux places pour plus de 200 candidats, et un concours portant sur l’histoire de l’art (apellé culture générale par la fac Lyon 1), mais mon point de vue peut être biaisé par cette expérience

  4. Je passerais sur la forme de la conférence. Nous connaissons tous la faculté qu’à Monsieur Niel à vouloir mettre des coups de pieds dans la fourmilière, jusqu’à en être caricatural. Donc en effet, pour les arguments, il faut repasser.
    On repassera aussi sur le programme, qui a été pondu à la va vite, et qui j’en suis sur, ne sera pas vraiment celui proposé.
    Nous repasserons aussi sur la légalité administrative, ils ont intéret à se cadrer fortement, parce que c’est à l’arrache, et ça se voit (le site internet était vraiment buggé lors de ma dernière visite, par exemple…)

    Cependant, quand je lis ici qu’il est trop facile de balayer 5000 ans de savoir et d’enseignement, de transmission de connaissance d’un expert au novice, je souris doucement… Je crois que le message qu’essaye de faire passer 42, c’est que justement, à la fac, le terme d’expert en nouvelle techno est à relativiser. L’informatique telle que nous la pratiquons en entreprise est un peu trop éloignée de la science fondamentale, et tous les profs ne sont pas autant au fait des derniers frameworks et des dernières méthodologies que vous pouvez l’être vous-même. Vous parlez de réflexion, d’évolution de l’éducation, mais l’inertie relative à une administration posera forcément un problème dans un domaine qui évolue aussi vite que celui des nouvelles technos. (J’imagine que le problème se pose aussi dans certains domaines de la physique / chimie / biologie).
    Je crois que c’est l’objectif de 42 : former des personnes, sans doute malheureusement des hamsters, familiers de ce qui les attend après, sans ce côté scolaire de la faculté.
    Peut-être que la bonne formule se situe entre les deux ? Un mélange de savoir fondamental, de Clarisse Herrenschmidt qui ouvre les yeux en profondeur, et d’entrepreneuriat / pure technique ?

    Je n’ai pas la bonne réponse, mais je crois que tout n’est pas à jeter dans 42…

  5. Très bon article ! Enfin un avis éclairé sur cette école qui me laisse perplexe même si je pense qu’elle a sa place comme tant d’autres …

    Quand j’étais en élève ingénieur, notre directeur et nos enseignants nous disaient bien que ce que nous étions entrain d’apprendre serait obsolète dès le diplôme en poche, et que l’important était d’apprendre à apprendre. Je suis ravi de lire ce genre de phrases dans votre article, qui ne fait que confirmer la sagesse de nos vieux fous.

    Enfin, et ce n’est pas un troll … je ne vois pas comment on peut donner le goût de l’informatique à quelqu’un … sur des Macs. Pourquoi ne pas leur faire plutôt installer des GNU/Linux sur des machines vierges qui les suivrait durant toute leur scolarité ? Combien de simple PC avec un OS libre auraient-ils pu acheter à la place d’un seul Mac haut de gamme ? Rien qu’avec cette gestion du matériel éducatif, je me dis qu’une bonne partie de cette école doit-elle fondée sur la passion du bullshit.

    Avis strictement personnel, bien sûr …

    Encore merci pour cet article.

  6. Lorsque l’on constate le système éducatif actuel avec ces défaillances et l’argent consacré pour que cela tourne (deuxième budget de la France), l’école 42 est la bienvenue.
    Bien que j’ai quelques réticences, cette école a le mérite de faire bouger les choses et de ne pas rester dans l’immobilisme ambiant.

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